Mise en œuvre d’un projet pilote d’énergie solaire domestique aux APDS-WWF CAR

Termes de références

WWF RCA recherche un consultant externe pour la mise en œuvre d’un projet pilote d’énergie solaire domestique aux APDS.

CONTEXTE GENERAL

Le complexe des Aires Protégées de Dzanga Sangha (APDS, figure 1) est la plus grande forêt vierge restante de la République centrafricaine (RCA). Situé dans le sud-ouest du pays, elle forme la limite nord du bassin du Congo. Elle couvre une zone à usages multiples de 4 619 km² comprenant la Réserve Spéciale de la Forêt Dense de Dzanga-Sangha (3 359 km²) qui soutient divers usages communautaires et le Parc National de Dzanga-Ndoki (1 260 km²), subdivisé en secteurs Dzanga et Ndoki et séparé par une Zone de Chasse Communautaire (ZCC). Le paysage de Dzanga-Sangha s’étend sur environ 25 km au nord des limites de la réserve, tandis que les limites ouest et est sont également des frontières internationales avec le Cameroun et la République du Congo respectivement.

Depuis plus de 30 ans, le WWF, avec d’autres partenaires, soutient le ministère centrafricain des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche (MEFCP) dans la gestion des APDS. L’objectif est d’apporter un soutien technique et financier, à la fois pour conserver sa biodiversité exceptionnelle et pour promouvoir une gestion durable des ressources naturelles. En 2018, un protocole de cogestion et de financement de la DSPA a été signé par le WWF et le MEFCP. L’objectif de la cogestion WWF-MEFCP est la protection des écosystèmes naturels tout en promouvant le développement durable et en améliorant les moyens de subsistance de ses populations autochtones et communautés locales (PACL).

On estime qu’environ 13 000 personnes vivent dans les limites des APDS. Plus de 60% des chefs de famille ont été identifiés comme venant de l’extérieur de la zone. La population a probablement augmenté avec les dernières vagues de déplacement causées par les crises socio-politiques en cours en RCA. Des études socio-économiques récentes ont établi que la majorité de la population vivant dans la zone dépend de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, de la collecte de PFNL et de la chasse pour répondre à ses besoins quotidiens de subsistance.

Aujourd’hui, l’ensemble des menaces qui pèsent sur un complexe socio-écologique précieux mais fragile sont une dégradation des écosystèmes et de la biodiversité en combinaison avec (et largement dû à) un manque d’opportunités économiques pour la population locale, une très faible infrastructure communautaire et un manque d’accès à l’électricité. Les populations autochtones, les jeunes et les femmes sont touchées de manière disproportionnée par un faible accès à l’éducation, l’emploi et l’énergie dans les communautés rurales du Sud. Surtout les femmes sont souvent reléguées à des rôles exclusivement domestiques, au détriment de leurs propres aspirations. Pour y répondre, WWF déploie des efforts ciblés pour le développement des revenus et emplois locaux.

1. Electricité en milieu rural Centrafricain
2. Une étude pilote sur l’accès à l’énergie et à l’électricité dans un sous-ensemble de villages des APDS a permis de comprendre l’accès actuel, l’utilisation et les perceptions à l’égard de l’électricité et d’autres sources d’énergie, dans l’intention de conduire l’engagement communautaire et d’informer la conception des projets d’électrification communautaire en cours et futurs. Les défis et recommandations principaux suivants en découlent.

• La fourniture de services électriques dans des communautés isolées pratiquant une économie de subsistance constitue un défi à la fois pour les décideurs et les ingénieurs, en particulier si l’on tient compte de toutes les implications pour la viabilité à long terme, telles que l’adéquation culturelle, la maintenance ou l’investissement local dans le service.
• Un engagement communautaire efficace en amont est essentiel à la réussite des projets énergétiques. Une approche ascendante qui implique les communautés locales dans la planification, la mise en œuvre et la maintenance des systèmes énergétiques est nécessaire pour assurer la viabilité et l’alignement à long terme.
• L’autosuffisance a une corrélation élevée avec le développement stable et à long terme de la communauté. Pour parvenir à un véritable changement, les femmes et leurs communautés doivent être dotées des outils et des connaissances nécessaires pour prendre en charge leur propre développement à l’avenir.
• Le défi le plus important du point de vue du bien-être est de cibler les ménages les plus pauvres financièrement.
• Les systèmes solaires domestiques sont la meilleure solution pour les zones à faible densité de population et à faible demande dans la zone des APDS, mais la maintenance et gestion financière sont les facteurs cruciaux du succès de leur mise en œuvre. Par conséquence il est envisagé mettre en œuvre des solutions énergétiques flexibles et de faible capacité adaptée aux conditions économiques des communautés des APDS, en veillant à ce qu’elles soient abordables et accessibles pour les groupes les plus vulnérables, y compris la communauté Ba’Aka.
• Cibler, pour ces systèmes solaires flexibles, les communautés en dehors de la zone de Bayanga et les sites d’exploitation minière ou forestier.

1. Lieu de consultation

République Centrafricaine – Bayanga, APDS

1. Objectifs

Les principaux objectifs sont les suivants :

• La participation des communautés aux projets énergétiques, de la conception à la mise en œuvre, à l’entretien et la gestion financière, est encouragée afin de s’assurer que les systèmes répondent aux besoins locaux et améliorent le bien-être humain tout en réduisant la dépendance à l’égard des ressources forestières.
• Les communautés locales ont les compétences, les connaissances et les outils nécessaires pour la maintenance des systèmes mis en place de 200 systèmes de maisons solaires.
• Les femmes sont inclues dans la conception et la gestion des systèmes solaires.
• Les communautés Ba’Aka bénéficient d’un meilleur accès à l’énergie.

1. Livrables

• Développement d’une méthodologie de réalisation de mise en œuvre d’un projet d’accès à l’énergie en milieu rural tenant compte des éléments suivants :
  • Évaluation sociale et environnementale des systèmes solaires domestiques ;
  • Approche basée sur renforcement de capacités et formation des femmes dans la gestion du service énergétique ;
  • Approche inclusive de gestion financière du service ;
  • Plan d’action pour l’installation, l’utilisation, et le maintien des 200 systèmes de maisons solaires par la communauté ;
  • Plan de suivi-évaluation
• Assistance au WWF dans le dimensionnement du profil énergétique par bénéficiaire, le choix du kit solaire (portative ou sédentaire, …)
• Installation de systèmes solaires pour 200 bénéficiaires avec forte attention aux question de genre et population autochtones

1. Profile du consultant :

• L’expertise externe doit être titulaire d’un diplôme dans un domaine pertinent ;
• L’expertise doit avoir de solides compétences en gestion de projet pour des projets/programmes de terrain et en gestion d’équipe ;
• L’expertise doit avoir au moins 10 ans d’expérience de travail avec des représentants communautaires, des OSC et / ou des organisations de base ; une expérience thématique dans la région de l’Afrique centrale est un atout ;
• L’expertise doit avoir une excellente connaissance sur les questions d’accès l’énergie en contexte rural ;
• L’expertise doit avoir une bonne connaissance sur les approches genrées dans le contexte du développement rural ;
• L’expertise (ou l’équipe à disposition) doit parler couramment le français et/ou le Sango, et de préférence l’aka et l’anglais ;

1. Participation et origine

La participation au présent Appel à manifestation d’intérêt est réservée aux entreprises nationales ou internationales, aux organisations non gouvernementale (ONG) et aux entrepreneurs indépendants nationaux ou internationaux.

1. Composition du dossier de candidature :

• Présentation de l’approche adoptée et méthodologie ;
• Calendrier ;
• Offre financière ;
• CV du personnel avec attestations des formations et expériences ;
• Expérience du soumissionnaire dans le domaine similaire de complexité équivalente.